Accueil
Qui sommes nous?
Indemnisation
Prévention
Connaissances
International
Autres polluants

Brève histoire du commerce de l'amiante en Amérique

—- Amérique latine.  L'amiante est interdit dans le cô™ne sud (Argentine, Chili, Uruguay) et également par le Honduras. La Colombie et le Pérou ont pratiquement cessé d’importer de l’amiante; le Mexique et Cuba ont ralenti,  mais restent des pays consommateurs.

Le Brésil - puissance économique du continent - a été le grand producteur/utilisateur d’amiante de ce  continent. L’exploitation a été initiée par le groupe français Saint-Gobain à la fin des années 30. Durant une cinquantaine d’année Eternit et Saint-Gobain ont exploité ensemble l’amiante au Brésil. Saint-Gobain a arrêté l’amiante au début des années 2000, l’interdiction de l’amiante en France rendant l’exploitation au Brésil indéfendable. Un mouvement fort vers le développement rationnel et l'amélioration de la santé du peuple s’est développé, l'amiante a été interdit dans plusieurs grands états du Brésil, et une bataille judiciaire, d’ailleurs initiée par Eternit s’est conclue avec la déclaration  d’inconstitutionnalité de l’«usage contrô™lé» par Tribunal Suprême Fédéral (STF) du Brésil. Les choses étant rarement simple au Brésil, un des juges du STF - d’ailleurs auteure d’un excellent rapport sur l’inconstitutionnalité de l’utilisation de l’amiante -  a concédé un «liminar» qui permet à la mine d’amiante de continuer de fonctionner, pour une durée forcément limitée.

 

—- Amérique du Nord. Historiquement le commerce de l'amiante s'est fait du Canada vers les ƒÉtats-Unis.

Le pic d'importation depuis le Canada vers les États-Unis en 1973 a été de presque 700 000 tonnes. Le Canada a pratiquement cessé d'utiliser l'amiante depuis 30 ans mais est resté jusqu'ˆà très récemment un grand producteur, exportateur et   promoteur de la propagande en faveur du commerce de l'amiante ; ce n'est qu'avec l'annonce, en octobre 2012,  par le  nouveau premier ministre québécois Pauline Marois,  de l'annulation du prêt de 58 millions de dollarspour la relance de la mine Jeffrey que l'activité minière a pris fin au Canada. Six ans plus tard le gouvernement fédéral a décrété l’interdiction définitive de l’amiante au Canada.

Les industriels de l'amiante ont remporté une grande victoire en 1991 aux États-Unis, en faisant annuler par la cour d'appel de New-Orleans la décision de l'Agence pour la Protection de l'Environnement (EPA) d'interdire l'amiante aux États-Unis. La santé publique a néanmoins remporté une grande victoire  juridique internationale, en 2001 dix ans plus tard, quand l'organisation mondiale du commerce (OMC) a débouté le Canada de sa plainte contre l'interdiction de l'amiante en France.

 

La plupart des utilisations de l'amiante restent légales aujourd'hui aux États-Unis, cependant les Etats-Unis utilisent aujourd'hui très peu d'amiante :  les industriels ont pour la plupart renoncé, ˆà cause du grand nombre de procès en dommages civils.

 

Cependant, ces milliers de procès en indemnisation civile aux Etats-Unis, ont eu un effet secondaire très préoccupant : le financement de littérature scientifique douteuse par les industriels soucieux de minimiser les dédommagements ˆà payer aux victimes. Il s'agit pour les industriels de convaincre les juges, non pas de l'innocuité de l'amiante, mais du faible impact sur la santé des produits en amiante du bailleur de fonds. Quand on réalise que l'évaluation du caractère cancérogène (probable ou certain) des autres produits est en partie réalisée par une moyenne sur les études publiées, on peut commencer ˆ à être très inquiet de la multiplication de ces publications «pseudo-scientifiques».

 

 Le Canada.  Les autorités canadiennes ont longtemps soutenu et financé cette fausse science et même abusé de leur position diplomatique pour tenter d'infléchir des organismes comme l'Organisation International du Travail (OIT) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces mêmes «experts» auteurs de publications mensongères sur l'amiante émargent auprès des compagnies de tabac et défendent de multiples cancérogènes; certains travaillent désormais aussi pour l'association internationale du chrysotile, longtemps basée au Québec, désormais financée par les industriels de l'amiante  russes.

La réalité des maladies provoquées au Canada par l'amiante chrysotile est édifiante. Par rapport au reste du Canada, la province du  Québec a un taux de mésothéliomes par habitant 9,5 fois plus élevé chez les hommes et 2 fois plus élevé chez les femmes; par rapport au reste du monde,  ce taux chez les   Québecois n'est dépassé que par certains comtés du Royaume-Uni, certaines parties de l'Australie et certaines régions des Pays-Bas. Ces données résument, ˆ à elles seules,  l'aspect mensonger de la propagande des industriels canadiens et des gouvernements successifs concernant l'innocuité du chrysotile « quand il est utilisé de façon sécuritaire ».

04/02/2019