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Brève histoire de l'amiante au Canada

Historiquement le commerce de l’amiante s’est fait du Canada vers les États-Unis. Le pic d’importation depuis le Canada vers les États-Unis en 1973 a été d'environ 700 000 tonnes. Le Canada a pratiquement cessé d’utiliser l’amiante depuis 40 ans mais est resté jusqu’à très récemment un grand producteur, exportateur et promoteur de la propagande en faveur du commerce de l’amiante ; ce n’est qu’avec l’annonce, en octobre 2012, par le nouveau premier ministre québécois Pauline Marois, de l’annulation du prêt de 58 millions pour la relance de la mine Jeffrey que l’activité minière a pris fin au Canada. Six ans plus tard le gouvernement Trudeau a pris la décision hirtorique d'interdire l'amiante au Canada, édictant (septembre 2018) le

«Règlement interdisant l’amiante [au Canada] et les produits contenant de l’amiante»

La bataille de la désinformation menée par l’industrie minière, depuis le début du XXème siècle, s’est renforcée au début des années 80 par le soutien des gouvernements québécois et canadien. Les industriels de l’amiante ont remporté une grande victoire en 1991, en faisant annuler par la cour d’appel de New-Orleans la décision de l’Agence pour la Protection de l’Environnement (EPA) d’interdire l’amiante aux États- Unis. La santé publique a néanmoins remporté une victoire juridique, dix ans plus tard, quand l’organisation mondiale du commerce (OMC) a débouté le Canada de sa plainte contre l’interdiction de l’amiante en France).

Il en résulte une situation curieuse : ni les USA, ni le Canada n'utilisent d'amiante mais la plupart des utilisations de l’amiante restent légales aujourd’hui aux États-Unis. Les industriels américains ont pour la plupart renoncé, à cause du grand nombre de procès en dommages civils. Cependant, ces milliers de procès en indemnisation civile aux Etats-Unis, ont eu un effet secondaire très préoccupant : le financement de littérature scientifique douteuse par les industriels soucieux de minimiser les dédommagements à payer aux victimes. Il s’agit pour les industriels de convaincre les juges, non pas de l’innocuité de l’amiante, mais du faible impact sur la santé des produits en amiante du bailleur de fonds. Quand on réalise que l’évaluation du caractère cancérogène (probable ou certain) des autres produits est en partie réalisée par une moyenne sur les études publiées, on peut commencer à être très inquiet de la multiplication de ces publications «pseudo-scientifiques».

Les autorités canadiennes ont longtemps soutenu et financé cette fausse science et même abusé de leur position diplomatique pour tenter d’infléchir des organismes comme l’Organisation International du Travail (OIT) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces mêmes «experts» auteurs de publications mensongères sur l’amiante émargent auprès des compagnies de tabac et défendent de multiples cancérogènes ; certains travaillent désormais aussi pour l’association internationale du chrysotile, financée maintenant par les industriels de l’amiante kazakhs  et russes.

La réalité des maladies provoquées au Canada par l’amiante chrysotile est décrite dans un article de Fernand Turcotte. Par rapport au reste du Canada, la province du Québec a un taux de mésothéliomes par habitant 9,5 fois plus élevé chez les hommes et 2 fois plus élevé chez les femmes ; par rapport au reste du monde, ce taux chez les Québecois n’est dépassé que par plusieurs comtés du Royaume-Uni, par plusieurs états de l’Australie et par plusieurs régions des Pays-Bas. Ces données résument, à elles seules, l’aspect mensonger de la propagande des industriels canadiens et des gouvernements successifs concernant l’innocuité du chrysotile «quand il est utilisé de façon sécuritaire».

04/02/2019