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L'appel des sociétés savantes d'épidémiologie à interdire l'amiante (2012)

 

La science de l'épidémiologie a joué un rôle majeur dans la découverte et la confirmation des maladies dues à l'amiante, notamment les cancers. Les industriels de l'amiante ont dépensé des dizaines de millions de dollars pour tenter de corrompre et diluer cette science. Ces manoeuvres douteuses, qui perdurent encore aujourd'hui, ont reçu un net coup d'arrêt en 2012.

 

1. Appel des sociétés savantes d’épidémiologie du monde entier pour mettre fin à l’utilisation de l’amiante (2012)

Les épidémiologistes en ont euassez de voir leur science ignorée par les industriels de l’amiante et certains gouvernements peu scrupuleux ou peu soucieux de la santé de leur population.

Le Joint Policies Committee - Societies of Epidemiology (Comité mixte chargé des politiques des sociétés d’épidémiologie) a publié aujourd’hui 24 juillet 2012 une « position commune ». À travers cette « position commune » les savants 

• appellent à l’abandon de l’extraction minière, de l’utilisation et de l’exportation de toutes les formes d’amiante, et ce, à l’échelle planétaire ;

 • demandent expressément aux principaux pays exportateurs d’amiante [à ce moment-là]  – le Brésil, le Canada, le  Kazakhstan et la Russie – de respecter le droit à la santé en cessant l’extraction, l’utilisation et l’exportation de l’amiante, et d’aider les collectivités vivant de l’extraction de l’amiante à adopter d’autres formes d’activités économiques ;

 • demande expressément aux principaux pays utilisateurs d’amiante [à ce moment-là] – le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Russie, le Sri Lanka, la Thaïlande, l’Ukraine et le Vietnam – de cesser d’utiliser l’amiante ;

Le texte en Français résumant la position des épidémiologistes est disponible : Texte de la Position

 

2. Communiqué du Comité mixte chargé des politiques des sociétés d’épidémiologie (24 juillet 2012)

Des organismes nationaux et internationaux se consacrant à l’épidémiologie lancent un appel pour mettre fin à l’utilisation de l’amiante à l’échelle mondiale

Dans un énoncé de position communiqué aujourd’hui, des organismes nationaux et internationaux se consacrant à l’étude des causes et à la prévention des épidémies lancent pour la première fois un appel afin de mettre un terme à l’extraction, à l’utilisation et à l’exportation de toutes les formes d’amiante. Cet énoncé a déjà été appuyé par plus de 150 parties, incluant des organismes de santé publique, des sociétés civiles et des scientifiques individuels en provenance de 20 pays.

« L’utilisation continue de l’amiante aura des conséquences désastreuses en matière de santé publique, prenant la forme d’une multiplication des maladies liées à l’amiante et de morts prématurées dans les décennies à venir – reproduisant ainsi l’épidémie que nous constatons actuellement dans les pays industrialisés ayant utilisé l’amiante dans le passé », a déclaré le Dr Stanley Weiss, président du Comité mixte chargé des politiques des sociétés d’épidémiologie (Joint Policy Committee of the Societies of Epidemiology, ou JPC-SE), à l’origine de l’énoncé de position diffusé aujourd’hui. Le JPC-SE représente un certain nombre d’organismes du Canada, des États-Unis et du reste du monde qui se consacrent à l’épidémiologie.

« Nous demandons expressément aux principaux pays exportateurs d’amiante – le Brésil, le Canada, le Kazakhstan et la Russie – de respecter le droit à la santé en cessant l’extraction, l’utilisation et l’exportation de l’amiante, et d’aider les collectivités vivant de l’extraction de l’amiante à adopter d’autres formes d’activités économiques », a déclaré le Dr Robert Hiatt, représentant du American College of Epidemiology.

« L’industrie de l’amiante continue encore de nos jours à miner les politiques de santé publique en niant l’immense corpus de preuves scientifiques sur les effets nocifs de l’amiante et en faisant sa promotion dans les pays en voie de développement », a déclaré le professeur Colin Soskolne, Ph.D., ancien président de la Société canadienne d’épidémiologie et de biostatistique. « Ainsi, selon l’OMS, plus de 100 000 personnes de par le monde périssent inutilement chaque année, après bien des souffrances. »

« Étant donné les preuves scientifiques irréfutables des effets nocifs sur la santé humaine résultant de l’exposition à toutes les formes d’amiante, nous considérons qu’il est de la plus grande importance d’adopter une position claire à ce sujet. Cette position est à l’appui des preuves scientifiques objectives concluant à la nécessité de mettre fin à l’utilisation de toutes les formes d’amiante», a précisé le Dr Weiss. L’énoncé de 25 pages décrit en détail l’état de la recherche et exprime « des préoccupations majeures, à savoir que les gouvernements du Brésil, du Canada, de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Iran, du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, de la Russie, du Sri Lanka, de la Thaïlande, de l’Ukraine et du Vietnam mettent imprudemment en jeu la santé de leurs propres citoyens et celle d’autres habitants du monde en tolérant l’extraction et le commerce de l’amiante ».

Les signataires de l’énoncé demandent avec instance aux autorités d’informer les citoyens des risques de l’amiante et de mettre en place un inventaire des emplacements où cette substance a déjà été installée, particulièrement dans les écoles où les enfants courent un risque d’exposition.

L’énoncé souligne également que l’industrie de l’amiante a recours à des tactiques d’intimidation pour tenter de réduire les scientifiques au silence. Les signataires demandent instamment aux organismes chargés de la santé publique d’appuyer le droit des scientifiques et des universitaires à effectuer leurs travaux dans l’intérêt du public, sans être soumis à des pressions indues.

 

04/02/2019